Le FMI a recalé une seule banque dont il ne dit pas le nom(1). Tout ce que l’on sait, c’est qu’elle représente 6,1% des actifs du système bancaire. Elle verrait ainsi ses ratios de fonds propres chuter sous le minimum réglementaire (un ratio de solvabilité et un ratio Tier 1 en dessous de la norme réglementaire fixée à 12%). Le FMI tempère puisque la banque la plus faible n’est pas très interconnectée avec les autres établissements. Donc pas de contagion, au cas où.
Globalement, les résultats positifs des stress tests reflètent principalement la capitalisation et la rentabilité initiale relativement confortables. Néanmoins, le risque du portefeuille de crédits des banques demeure important. La qualité des prêts est très sensible aux taux d’intérêt réels et, dans une moindre mesure, à la croissance du PIB, de l’IDE et des rapatriements de fonds. Le ratio des créances douteuses devrait augmenter de 7,7 points à 14,8% en 2016 dans le scénario négatif.
La solvabilité des banques dépend de leur exposition au risque souverain, particulièrement aux obligations domestiques. En cas d’augmentation des taux d’intérêt de 300 points de base, trois banques deviendraient légèrement sous-capitalisées. En revanche, l’évaluation de la gestion du risque de taux d’intérêt semble maîtrisée.
Les effets directs d’une dépréciation du dirham de 30% sur la position de change globale des banques serait faible et même légèrement positive pour le système bancaire dans son ensemble.
L’analyse du FMI révèle que les risques découlant des expositions interbancaires sont très limités. L’exposition bilatérale directe transfrontalière du Maroc n’est pas susceptible d’être une source de risques systémiques de contagion. Cette exposition par le biais de crédits, de dépôts et de canaux de capitaux semble limitée, de sorte qu’elle n’aurait pas d’incidence significative sur le ratio d’adéquation des fonds propres de ces banques. Enfin, les tests de résistance basés sur le marché confirment également la résilience du système bancaire.
A noter que les examens ont été entrepris dans le cadre du Programme d’évaluation du secteur financier (PESF). Ils ont deux principaux objectifs: mesurer la stabilité du secteur financier et estimer sa contribution potentielle à la croissance et au développement.
Impact sur le secteur des assurances
Le FMI montre également que plusieurs compagnies d’assurances marocaines seraient vulnérables aux faillites bancaires, mais pas l’inverse. Le secteur des assurances a connu une forte croissance ces dernières années, avec des liens étroits avec le secteur bancaire. En outre, certaines caractéristiques du système bancaire augmentent sa vulnérabilité aux chocs. Il s’agit notamment de l’expansion rapide à l’étranger et une concentration des risques élevées. De plus, plusieurs chocs subis au cours des dernières années par des conditions macroéconomiques externes et intérieures ont entraîné des pressions de liquidité et un taux croissant de créances douteuses.
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(1) Les banques citées: Attijariwafa bank, BMCE Bank, BMCI, Crédit du Maroc, BCP. En ce qui concerne les assurances, il s’agit de Wafa Assurance, Atlanta, Agma Lahlou Tazi Intermédiaire d’assurances, Saham Assurance.
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