
Parmi les personnes sans diplôme, le taux de chômage s’est établi à 3,8% et à 14,7% parmi celles qui disposent d’un diplôme de niveau moyen. Le taux est de 27,3% au niveau des lauréats des facultés Source: HCP
Alerte sur l'emploi! Au troisième trimestre, l'économie a perdu 125.000 postes. A l'exception des BTP où 52.000 emplois ont été créés, tous les secteurs sont au rouge. Même si les activités non-agricoles ont légèrement repris au troisième trimestre, progressant de 2% au lieu de +1,4%, un trimestre auparavant, l'effet ne s'est pas fait sentir sur l'emploi.
L'industrie y compris l'artisanat n'arrive pas à retenir ses effectifs. Le volume de l'emploi du secteur a baissé de 3,6% alors que ce qu'il était à l'origine de 34.000 et 16.000 postes respectivement en 2014 et 2015. Les pertes proviennent surtout de la branche «textile bonneterie et habillement» dont les exportations ont pourtant augmenté de 6,3% à fin septembre atteignant ainsi 26,6 milliards de dirhams! Une hausse visiblement sans impact sur la création de l'emploi. Les entreprises du textile, qui avaient procédé à un réajustement des effectifs entre 2008 et 2014, semblent toujours prudentes. La grande surprise vient du secteur des «services» avec 15.000 postes volatilisés. Là aussi, une très mauvaise nouvelle: ce secteur a été le principal pourvoyeur de l'emploi durant ces quinze dernières années. D'une moyenne de 102.000 emplois durant les années 2000-2012 et 50.000 au cours des trois dernières années, il enregistre pour la première fois une baisse. Là aussi l'on constate un décrochage entre l'évolution globale du secteur tertiaire qui a enregistré une légère reprise de sa valeur ajoutée au troisième trimestre et l'emploi.
Dans l'agriculture, la dégradation des derniers mois se poursuit: 66.000 postes en moins à fin septembre, poursuivant ainsi sur la même tendance baissière amorcée il y a deux ans avec une perte de 75.000 postes en 2014 et 27.000 en 2015!
A fin septembre, la population active en chômage, même si elle a reculé de 5,3%, dépasse toujours la barre du million. Ainsi, 1,2 million de personnes sont toujours à la recherche d'un emploi.
Le taux de chômage est certes repassé en dessous des 10% s'établissant ainsi à 9,6% au niveau national mais le phénomène reste urbain. Dans les villes, le chômage est à 14,3% contre 15,1% à la même période de l'année dernière.
Une analyse plus fine fait ressortir de véritables bombes à retardement: 40,8% des jeunes (15-24 ans) sont dans «l'oisiveté», 19,4% des diplômés, 21,3% des jeunes de 25-34 ans et 22,9% des femmes dans les villes. Une structure quasi-constante!
L'enquête du HCP révèle aussi que plus de la moitié des chômeurs sont des primo-demandeurs d'emploi et les deux tiers sont à la recherche d'un poste depuis une année ou plus. Une personne sur trois est au chômage suite à son licenciement ou à l'arrêt de l'activité de l'entreprise. De quoi donner à réfléchir au gouvernement Benkirane!
Un autre phénomène interpelle également, celui du sous-emploi: 11,5% au niveau national en hausse de 0,2 point. Son niveau est important aussi bien dans les zones rurales que dans les villes. Il touche les hommes (13,3%) beaucoup plus que les femmes (6,5%) et affecte 18% des actifs occupés dans les BTP et 12,3% dans l’agriculture, forêt et pêche. Près de 42,3% des personnes sous employées disposent d’un diplôme et 9,3% détiennent un diplôme de niveau supérieur.
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