
En glissement trimestriel, les prix ont baissé à Casablanca, El-Jadida, Fès et Kenitra. Ils ont stagné à Agadir et augmenté dans les autres grandes villes du Royaume
La demande se rétracte, les prix plongent, les stocks gonflent, la concurrence se corse et les banques prêtent de moins en moins… L’immobilier a rarement rassemblé autant de facteurs négatifs à la fois. Les actualisations les plus récentes sur la situation du secteur ne laissent présager rien de bon. En amont, la consommation du marché du ciment, indicateur classique de la dynamique du secteur de la construction et des BTP, reste largement dans le rouge. Le bâtiment entraîne le ciment dans sa chute. A fin septembre dernier, le volume national a glissé de 19% en comparaison au cumul consommé à la même période en 2015, pour atteindre quelque 10,5 millions de tonnes. Toutes les régions sont affectées par cette baisse de volume, même les plus importantes zones de localisation des projets en développement. Les reculs les plus significatifs sont effectivement relevés à Tanger-Tétouan-Al Hoceima -23,97%, Laayoune-Sakia Elhamra (-48,39%), Casablanca-Settat (-21,50%) ou encore Rabat-Salé-Kénitra (-20%).
Les mises en chantier, notamment dans le bâtiment, tournent aussi au ralenti. Mais c’est parce qu’en face, la contraction de la demande et la baisse du crédit à la promotion ont fini par tempérer les ardeurs des promoteurs. Résultat: la concurrence commerciale s’accentue et les promoteurs rivalisent d’audace dans les offres. Chacun y va de son ingéniosité: des équipements entièrement offerts aux ristournes proposées sur les frais de notariat ou d’autres charges sur les primo-acquisitions. Quitte à resserrer les marges sur certains segments comme le secondaire et le haut standing. Parallèlement, Bank Al Maghrib (BAM), de son côté, rapporte un pricing qui continue de dégringoler. L’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) a enregistré une baisse de 1,1% sur le résidentiel au terme du premier semestre de cette année. Toutes les catégories du marché sont concernées. Dans le détail, les prix des appartements se sont repliés de 1% en glissement annuel, et de 2,4% pour les biens immobiliers de type maison.

A 179 milliards de DH, l’évolution des crédits aux acquisitions dénote avec celle des prêts à la promotion immobilière
Le volume global des transactions enregistrées a également reculé de 1,2%, pesant lourdement sur les performances commerciales. Là aussi, tous les segments de biens sont concernés, avec des contractions de 5,5% sur les acquisitions de maisons, 4,7% sur les villas et 0,8% pour les appartements.
C’est d’ailleurs sur ce dernier segment, qui fait le gros du marché, que se situe l’essentiel de la problématique de croissance. A Casablanca, les prix du segment ont globalement diminué de 4,8% en glissement annuel. Cette situation a permis d’observer, au deuxième trimestre de l’année, une reprise des acquisitions de 3,4% après le repli de 12,8% enregistré le trimestre précédent. Les prix et les volumes de transactions ont par contre repris à Marrakech avec des variations trimestrielles respectives de 1% et de 11,4%. En revanche, la ville ocre connaît une véritable sinistrose dans le segment du secondaire. Ceci étant, les prix ont aussi grimpé à Rabat. Ils se sont appréciés de 0,6% à fin juin, en glissement trimestriel. Les ventes ont quant à elles reculé de 1% sur les mêmes échéances prises en compte.
Le secteur était de toute façon parti sur de mauvaises bases depuis le début de l’année. A fin 2015, l’atonie de l’activité BTP s’est poursuivie avec une croissance limitée à 0,8% après 2,6% un an auparavant. «Cette évolution serait liée en partie au manque de dynamisme sur le marché immobilier, le nombre de transactions ayant reculé de 2,7%». La diminution des crédits à la promotion immobilière, quant à elle, s’est accentuée de 2,7 à 9,2% à fin 2015. Les banques prêtent de moins en moins aux promoteurs, ce qui ne rassure pas le marché.
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