
Les bénéfices des sociétés cotées ont bien résisté à une conjoncture peu propice
Les résultats semestriels des sociétés cotées se sont remis des difficultés de la Samir ou encore du groupe Alliances qui avaient pesé sur la performance du marché une année auparavant. Le chiffre d'affaires de la cote s'est amélioré de 4,5% au premier semestre 2016 pour s'établir à 111 milliards de DH estime Upline Securities, la filiale de la BCP. A la même période l'année dernière, les revenus de la cote s'étaient inscrits en recul de 7,5%.
Deux tiers des entreprises du Masi ont amélioré leurs revenus au premier semestre. Malgré une faible demande du crédit et des taux d'intérêt en baisse, les banques ont amélioré leur PNB de 6% à 28,5 milliards de DH. Les indicateurs sont également orientés à la hausse pour les compagnies d'assurance. Hors entreprises financières, les revenus des autres sociétés ont progressé de 3,5% à 75 milliards de DH. Pour moitié, cette progression vient du secteur immobilier, principalement du redressement de l'activité d'Alliances. Le groupe est passé d'un chiffre d'affaires de 373 millions de DH à 1,4 milliard de DH d'un semestre à l'autre. Les ventes d'Addoha et de Résidences Dar Saada ont rapporté respectivement 48 millions de DH et 201 millions de DH de plus qu'au premier semestre 2015 à 3,4 milliards de DH et 879 millions de DH. Maroc Telecom, première capitalisation du marché, a eu un impact positif de plus de 1 milliard de DH sur le chiffre d'affaires de la cote au bénéfice du retour à la croissance de ses activités au Maroc et du dynamisme des filiales africaines.

Les entreprises cotées sont peu portées sur l'investissement. En revanche, elles recourent fortement aux banques et au marché pour financer leurs besoins en trésorerie. Cette situation est en partie la conséquence de la dégradation des délais de paiement
Par contre, la conjoncture était moins porteuse pour bien des pensionnaires de la cote, à commencer par les entreprises minières. Confrontés à la baisse des cours des métaux à l'international, les groupes miniers ont en partie amorti l'impact par une augmentation de la production notamment. Le chiffre d'affaires des trois entreprises minières cotées a tout de même diminué de 412 millions de DH. Pour le sidérurgiste Sonasid, la baisse des prix à l'international a été amplifiée sur le marché domestique par une surcapacité. L'industriel a achevé le semestre sur un chiffre d'affaires en retrait de 26%. Ce qui a pesé sur la performance de l'ensemble du secteur BTP et matériaux de construction. Les autres impacts négatifs significatifs au premier semestre proviennent de Total et Taqa Morocco qui ont vu leur chiffre d'affaires reculer respectivement de 14% et 7%.
Au niveau opérationnel, le résultat d'exploitation des sociétés cotées s'est amélioré de 11% à 14,6 milliards de DH. Cela tient notamment au retour à l'équilibre d'Alliances, mais également aux efforts de réduction des charges déployés par ces entreprises. Par ailleurs, la baisse des prix des matières premières a permis des économies sur le coût des intrants. A fin juin, la marge opérationnelle moyenne s'est renforcée de 1,3 point à 19,6%. Les bénéfices (hors entreprises financières) ont accéléré de 18% à 8,4 milliards de DH. Pour l'ensemble du marché, les profits ont augmenté de 14% à 15,2 milliards de DH. Les problèmes de la Samir et d'Alliances avait entrainé un plongeon de 32% des bénéfices au premier semestre l'an dernier.
Les trésoreries sous pression
Nonobstant l'amélioration des principaux agrégats, la situation financière des entreprises du Masi porte les traces entre autres de l'allongement des délais de paiement. La trésorerie nette des entreprises non financières s'est établie à -13 milliards de DH à fin juin contre -8 milliards de DH à fin 2015. Hors Maroc Telecom dont la trésorerie nette est déficitaire de 11 milliards de DH, la situation du reste du marché est moins tendue, avec un déficit de 2 milliards de DH. Pour Maroc Telecom, l'importance du déficit s'explique notamment par le paiement du dividende en juin. L'opérateur télécom a versé un chèque de 6,6 milliards de DH à ses actionnaires et aux minoritaires des filiales. Globalement, le fonds de roulement des sociétés non financières cotées couvre 56% de leur besoin en fonds de roulement avec des disparités selon les secteurs. Les entreprises se sont beaucoup tournées vers leurs banques ou les marchés pour financer leurs activités. La dette nette court terme a flambé de 59% au premier semestre à 13 milliards de DH. En revanche, la dette long terme a diminué de 5% à 44 milliards de DH, reflétant l'atonie de l'investissement. Rapportée aux fonds propres (89 milliards de DH) la dette nette des entreprises non financières qui se chiffre à 57 milliards de DH à fin juin 2016 représente 64%. Les secteurs tels que les télécoms (96%), Electricité (190%), Immobilier (85%), Ingénierie et biens d'équipements (221%) ou encore la chimie (84%) affichent un gearing (rapport entre la dette et les capitaux propres) largement au-dessus de la moyenne du marché. Mais, il faut notamment tenir compte de la structure de la dette pour avoir une analyse plus complète. Le taux d'endettement de certaines entreprises comme Taqa (190%) ou encore Total Maroc (154%) est élevé mais n'est pas jugé alarmant. Par contre, le poids de la dette court terme dans le bilan des groupes immobiliers interpelle. Cela dit, les promoteurs sont en pleine phase de restructuration financière ce qui devrait favoriser une amélioration de leurs indicateurs. A fin juin, les secteurs BTP et matériaux de construction ou encore les services au transport étaient désendettés.
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