
Hicham Medromi, directeur de l’Ensem: «Les industriels qui s’installent au Maroc ont besoin d’innover. Nous devons les accompagner» (Ph. F. Al Nasser)
- L’Economiste: Le centre pourra-t-il contourner toutes les contraintes qui bloquent la recherche?
- Hicham Medromi: La gouvernance du centre, qui sera géré par une fondation à but non lucratif, lui permettra de contourner les lourdeurs administratives liées au financement. Cela dit, d’autres contraintes demeurent. Les dons des industriels aux universités et institutions de recherche, par exemple, ne sont pas exonérés d’impôt, comme cela est d’usage à l’international. Cela limite leur contribution au financement de la recherche. Les compléments de bourse accordés aux doctorants en vue de les motiver sont, également, soumis à un IR de 17%. Actuellement, les meilleurs doctorants reçoivent une bourse d’excellence de 3.000. Ce n’est pas suffisant pour les garder dans les laboratoires. Le centre devra donc leur verser un appoint qui proviendra des contrats avec les partenaires industriels. Mais il sera imposable.
D’un autre côté, les équipements R&D sont soumis à la TVA.
- Combien comptez-vous offrir aux doctorants?
- Le centre leur offrira un complément de 4.000 DH par mois. Un montant qui sera, toutefois, imposable à 17% d’IR.
Dernièrement, une décision conjointe entre l’Enseignement supérieur et les Finances a permis d’accorder une indemnisation de 12.000 DH nets par mois aux enseignants-chercheurs sur les projets R&D. Alors qu’avant, ils n’étaient pas rémunérés, ce qui les poussait à préférer la recherche fondamentale, où il n’y a pas vraiment de pressions. Cela donnera donc un élan à la R&D.
- La décision conjointe, a-t-elle apporté d’autres avantages?
- Elle a permis d’améliorer l’indemnité journalière des étudiants chercheurs. Avant, elle était de 100 DH par jour. Actuellement, elle peut aller jusqu’à 1.000 DH nets par jour, en fonction des diplômes.
Néanmoins, il existe encore un grand problème à résoudre, celui de la lenteur des procédures. Entre le lancement de l’appel à projets R&D, l’exécution des financements et le démarrage effectif des travaux, jusqu’à deux ans peuvent s’écouler. Entre-temps, le projet peut devenir obsolète.
Propos recueillis par Ahlam NAZIH
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