
Comme un cadeau de Noël, elle revient chaque année: l’amnistie fiscale, sociale...
Pour 2020, la tendance est plus forte face à une conjoncture économique exceptionnelle. Se sont ainsi ajoutés à la liste: les déclarations rectificatives, les chèques en bois, le cash, les revenus fonciers...
Cette année, ce n’est pas le diable qui s’est caché dans les détails mais le virus qui s’est invité dans les comptes de l’Etat et des entreprises. Déstabilisant tous les indicateurs.
L’expression «amnistie fiscale» a un effet magique sur les contribuables de tous bords qui reçoivent le message suivant: déclarez vos avoirs en liquides, régularisez vos arriérés et vos dettes, identifiez-vous au fisc... on passe l’éponge pour redémarrer en toute transparence.
Le recours à l’amnistie est toujours dicté par la nécessité budgétaire, sans que cela ne soit une porte ouverte à l’incivisme fiscal et l’encouragement des mauvais payeurs. Ce serait injuste pour ceux qui s’acquittent de leurs impôts. C’est ce qui nous vaut d’ailleurs d’être encore sur la liste grise des paradis fiscaux.
Pour certains experts, l’amnistie fiscale peut avoir un effet positif sur l’économie pour diverses raisons: permettre aux entreprises de retrouver la confiance et redémarrer, encourager à réaliser de nouveaux investissements et créer de nouveaux emplois, pousser à adhérer volontairement à l’effort fiscal... Le libéralisme est un jeu difficile: plus de liberté individuelle, c’est plus de responsabilité sociale.
C’est ainsi dans les démocraties capitalistes et la contrepartie du profit. En face, il y a un prix à payer pour la négligence ou la fraude. Cela porte un nom: la moralisation des affaires. Alors, ne ratons pas l’un des grands challenges de cette crise inédite.