Le monde des Habous est fondé sur la pudeur et la discrétion dans ses rapports avec l’extérieur. A la limite c’est ce qui fait la personnalité de l’ensemble des questions religieuses.Et sous le voile d’une certaine bienséance, l’opinion publique se gardait bien jusque-là de s’en offusquer. L’affaire du terrain cédé, dans des conditions opaques, dans la région de Taroudant, à une personnalité haut placée, Mounir Majidi, semble cependant avoir compromis cette harmonie. C’est comme si quelque chose s’était brisé. L’opinion publique demande des comptes, le ministre est interpellé au Parlement et certains parlent déjà de scandale. Bien entendu, dans cette affaire, chacun y voit ce qu’il a envie de voir: abus, guerre de courtisans, etc.Sur des éléments plus objectifs, il est clair qu’il y a eu manque de discernement politique si il y a eu réellement collusion. De par la fonction de la même «haute personnalité», il aurait été normal que l’opération s’accompagne du maximum de transparence. Deuxième constat: le plus choquant dans cette affaire n’est peut-être pas dans la cession, aujourd’hui en cause. Il est plutôt dans le prix auquel les Habous louaient le terrain: 750 DH/an. Faut-il tolérer pareille braderie au motif qu’il s’agit de biens religieux!Evidemment, non. Ce patrimoine, comme d’autres d’ailleurs, ne doit pas s’affranchir des règles comptables, économiques et financières. Le chantier est entamé mais il faut accélérer la cadence. Et même sur le plan de la morale, difficile de ne pas dénoncer la gabegie dont sont l’objet les biens habous. Il est donc urgent que l’Etat codifie la gestion et la cession de ces actifs.Mohamed BENABID
L'Edito
Abus
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